Changement d’heure : quel impact sur notre consommation d’énergie ?

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Changement d’heure : quel impact sur notre consommation d’énergie ?

Le changement d’heure pour économiser l’énergie date de longtemps. Dans le quotidien Le Journal de Paris, Benjamin Franklin l’a évoqué pour la première fois en avril 1784.
En 1917, en pleine Première Guerre mondiale, une loi consistant à avancer d’une heure l’heure légale, proposée par le député André Honorât, a été votée.
Vers la moitié des années 70, suite au choc pétrolier de 1973 et face à l’envolée du prix du pétrole qui s’ensuivit, le gouvernement de Valéry Giscard d’Estaing a instauré le changement d’heure, toujours utilisée à ce jour.

Il a été adopté une alternance d’heure deux fois par an : le passage en heure d’été dans la nuit du samedi au dernier dimanche du mois de mars et en celle d’hiver la nuit du samedi au dernier dimanche du mois d’octobre.
Selon ses promoteurs, tout en permettant de profiter d’un ensoleillement maximum, le changement d’heure a été décidé, surtout, dans un souci de faire des économies d’énergie.
Et dans les années 1980, l’ensemble des pays européens ont procédé de même et en 2002, pour faciliter les échanges, ils se sont convenu sur une heure d’hiver et une heure d’été.

Quid des économies d’énergie induites ?

Le ministère de l’Écologie annonce que les changements d’heure permettent de réaliser une économie moyenne annuelle de plus de 440 GWh, soit l’équivalent de la consommation de 800 000 foyers en France, et dans le même temps, réduisent de 44 000 tonnes les émissions toxiques de CO2. Une réduction qui atteindrait les 100 000 tonnes d’ici l’an 2030.

Mais dans la réalité, la consommation de 2018 n’a diminué que de 351 GWh et le changement d’heure n’a induit qu’une faible économie d’énergie, seulement 0,07 % de notre consommation totale annuelle !

En effet, les technologies d’éclairage s’étant améliorées, par l’apparition et l’usage des LED ou ampoules basse consommation, l’économie engendrée par le changement d’heure décroit de plus en plus. En 2018, l’économie n’a été que de 351 GWh. Par ailleurs, selon l’Union européenne, ces économies sont biaisées.

Ainsi, il met en avant que « de ces économies, il faut déduire la consommation accrue d’énergie due au chauffage le matin au moment du changement horaire et la consommation de carburant supplémentaire engendrée par l’augmentation possible du trafic le soir quand il fait plus clair.

Aussi, les économies effectivement réalisées sont-elles difficiles à déterminer, et en tout cas, relativement limitées. ». En conclusion, l’économie d’énergie, tant au niveau national qu’au niveau des ménages, induite par le changement d’heure est moins évidente, à l’heure qu’il est, que lors de sa mise en place. De plus, pandémie et télétravail obligent, les habitudes des Français ont évolué ! On se lève plus tard qu’auparavant d’où un report des activités, et ipso facto, un décalage de la consommation des ménages qui entraînent une baisse de la demande nationale en électricité. Une demande qui selon RTE (Réseau de transport d’électricité), le gestionnaire de réseau de transport français d’électricité haute tension en France métropolitaine a diminué de 13 % au deuxième trimestre 2020 par rapport au niveau de l’an dernier.

Comment faire des économies d’énergie alors ?

Selon l’Ademe, l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise d’Énergie, baisser sa facture annuelle passe par un changement des habitudes quotidiennes de consommation, par de meilleurs choix en équipement et en mieux les utilisant.

En effet, « L’efficacité énergétique de nos équipements électriques s’améliore régulièrement. Pourtant, notre consommation d’électricité ne cesse d’augmenter : la consommation d’électricité pour les petits appareils électroménagers a doublé sur 20 ans », déplore cette agence gouvernementale.
Une des voies permettant de faire des économies d’énergie consiste à miser sur les heures creuses.
Pour les ménages qui ont opté pour ce type de tarif, il est, en effet, préconisé d’organiser sa consommation pour faire des économies.

Par l’option tarifaire «heures pleines/heures creuses (ou HPHC) », le prix du kWh est variable. Lors des heures creuses (généralement la nuit et pendant 8 heures) le prix du kWh est plus réduit alors que pour les heures restantes, il est plus élevé.

Ainsi, en reportant pendant les heures creuses certaines de vos activités ménagères et en programmant les appareils électroménagers afférents (le lave-linge, le sèche-linge, le lave-vaisselle, le chauffe-eau, etc.), il est possible de faire baisser sa facture. Mais pour que ce type de tarification a sa raison d’être, c’est-à-dire faire des économies, il faudrait qu’au moins 40 % vos consommations se fassent en heures creuses. Et surtout, il faut toujours débrancher les appareils que l’on n’utilise pas. Même à l’arrêt ou en veille, bouilloire électrique, four électrique, PC ou portable, console de jeux, tous ces appareils consomment de l’énergie, et ce, que ce soit en heure d’hiver, ou en heure d’été.
Notez toutefois que, pour les ménages équipés de compteurs communiquant, comme Linky, les plages horaires sont aléatoires, pour en savoir plus pensez à demander à votre fournisseur d’électricité ou à nous contacter.

L’avenir du changement d’heure

En septembre 2018, la Commission européenne a proposé une nouvelle directive qui mettrait fin à ces changements. Il a été alors question de le faire dès 2019. Mais le projet de loi devra encore faire l’objet de négociations entre le Parlement et le Conseil représentant les États membres. En cas d’adoption définitive, les pays optant pour l’heure d’été ajusteraient une dernière fois leurs montres en mars 2021 et ceux optant pour l’heure d’hiver, en octobre 2021.

Et en France, 84 % des Français sont en faveur de la fin du changement d’heure, dont 59 % veulent opter pour l’heure d’été. C’est ce qui ressort d’une consultation en ligne lancée par la commission des Affaires européennes de l’Assemblée nationale en février 2019.

Finalement, si l’Union européenne avait prévu de supprimer le changement d’heure en 2021, sa fin a été reportée. À cause de la crise sanitaire, L’EU ne s’est pas encore fixé sur une plage horaire commune à tous les États membres.

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